Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 20, 1843.djvu/189

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hors du lit son bras tout entier et fit de la tête un signe affirmatif.

— Il ne peut y avoir ici aucune méprise, et personne ne peut en être plus charmé que moi, car ces mots inintelligibles m’avaient horriblement tourmenté. — Eh bien, mon cher Monsieur, connaissant vos désirs, mon secrétaire, M. Atwood, a préparé le commencement d’un testament en la forme ordinaire, employant les mots pieux et convenables dont vous vous étiez servi vous-même hier, — Au nom de Dieu, amen ! — et il est prêt à écrire vos dernières dispositions, comme vous jugerez à propos de les énoncer. Nous les écrirons d’abord sur un papier séparé, nous vous les lirons ensuite pour que vous y donniez votre approbation, et il les inscrira alors sur le testament. – Je crois, sir Reginald, que ce mode d’opérer pourrait défier la subtilité de tous les hommes de loi de toutes les cours de justice.

— C’est un mode très-prudent et très-convenable de faire un testament, dans une circonstance semblable, sir Gervais. Mais ma situation ici est un peu délicate, et il en est de même de M. Thomas Wychecombe, et de tout autre portant le même nom ou étant de la la même famille, s’il s’en trouve ici. Ne serait-il pas à propos de demander à sir Wycherly s’il requiert notre présence ?

— Désirez-vous, sir Wycherly, que vos parents, et même ceux qui portent votre nom, restent dans cette chambre, ou qu’ils se retirent jusqu’à ce que vous ayez fait votre testament ? Je vais appeler les noms de tous ceux qui sont dans cette chambre ; quand vous entendrez le nom d’un individu dont vous désirez la présence vous ferez un signe de tête.

— Tous, que tous restent, murmura sir Wycherly : sir Reginald, Tom Wycherly ; tous !

— Cela semble suffisamment explicite. — Messieurs, vous êtes tous requis de rester et s’il m’est permis de hasarder mon opinion, c’est que notre pauvre ami a nommé ceux qu’il a dessein de faire ses légataires, et même à peu près suivant l’ordre qu’ils occupent dans son testament.

— C’est ce que nous saurons mieux quand sir Wycherly aura énoncé lui-même ses intentions, sir Gervais, dit sir Reginald, qui désirait vivement écarter la moindre apparence de suggestion ou de persuasion. Qu’il me soit permis de supplier que personne n’emploie aucune expression qui pourrait avoir l’air de vouloir guider la volonté du testateur.

— Sir Gervais s’entend mieux à guider ses hommes dans une action navale, qu’à conduire un contre-interrogatoire, sir Reginald,