Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 20, 1843.djvu/267

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Stowel ; mais je me rappelle fort bien l’art que vous aviez alors, comme aujourd’hui, de faire que chaque raban, chaque écoute, chaque bouline et chaque fil de caret, fissent leur devoir. À propos, pouvez-vous me dire quelque chose du Douvres ce soir ?

— Non en vérité ; mais je suppose qu’il a appareillé comme les autres, et il doit être quelque part dans l’escadre. Au surplus, j’ose dire que son livre de loch nous apprendra s’il a été cette nuit dans notre voisinage. — Je suis fâché que nous ne soyons pas entrés dans quelque port à aiguade, de préférence à cette rade ; car, d’après mes calculs, nous devons être à court au moins de deux mille sept cents gallons d’eau de ce que nous devrions avoir ; ensuite il nous manque un nouvel assortiment de petits espars ; enfin on aurait pu arrimer dans la cale une trentaine de barils de provisions de plus.

— Je vous laisse entièrement le soin de tous ces détails, Stowel, vous ferez votre rapport assez à temps pour que rien ne manque sur votre bord.

— Ne craignez rien amiral ; M. Bury, le master et moi, nous connaissons à fond le César, quoique j’ose dire que vous trouveriez dans la flotte des gens qui vous en diraient davantage sur le Dublin, le Douvres et l’York. — Nous boirons à la santé de la reine et de toute la famille royale s’il vous plaît, amiral.

Bluewater se borna à faire un signe d’assentiment, et son compagnon n’en désirait pas davantage. En ce moment, il aurait fallu tout au moins un ordre général pour que le contre-amiral pût se décider à boire à la santé d’aucun des membres de la famille régnante.

— Oakes doit être à présent assez loin, et au milieu du canal, capitaine Stowel ?

— Je suis porté à le croire, amiral, quoique je ne puisse dire que j’aie particulièrement remarqué le moment où il a appareillé. Mais cela se verra sur son livre de loch, j’ose le dire. – Le Plantagenet est fin voilier, et le capitaine Greenly sait comment l’orienter, et ce que ce bâtiment est capable de faire sur toutes les bordées. Je crois pourtant que Sa Majesté a dans cette escadre un vaisseau qui est en état de trouver un Français tout aussi vite, et, après l’avoir trouvé, de lui montrer les dents aussi bien.

— Comme de raison, vous voulez parler du César. — Eh bien ! je suis de votre avis sur ce sujet, quoique sir Gervais sache toujours s’arranger de manière à ce qu’on ne puisse jamais dire que son bâtiment est mauvais voilier. — Je suppose que vous savez, Stowel, que M. de Vervillin est au large, et que nous pouvons nous attendre à le voir ou à en entendre parler demain matin ?