Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 23, 1845.djvu/281

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il m’ôta son chapeau, et commença une conversation qui n’était nullement de mon goût, en me disant :

— Votre serviteur, monsieur Wallingford. Nos rencontres ont lieu dans des circonstances bien extraordinaires, n’est-ce pas ? et elles deviennent assez fréquentes. La dernière fois, c’était dans un moment assez intéressant pour moi, et où j’étais si occupé que je n’ai pas eu le loisir de vous présenter mes respects comme je l’aurais voulu. — Monsieur Cléments, j’ai une petite affaire à régler avec monsieur, et je vous prierai de m’accompagner un moment avec lui dans votre chambre.

Il n’y avait point d’objection possible à cette demande, et je suivis les deux officiers dans la chambre du Breton.



CHAPITRE XXV.


Oh ! j’ai à peine où reposer ma tête, moi qui me suis vu possesseur de si vastes domaines, mais le malheur ne m’abattra jamais.
Chanson écossaise.



L’air calme et froid de lord Harry Dermond me convainquit que j’allais avoir à passer par une épreuve difficile, et je me préparai en conséquence. Il s’assit avec Cléments sur le sopha, et me fit signe de prendre un siège. Alors il commença d’une manière plus sérieuse que je ne l’aurais désiré.

— Monsieur Wallingford, me dit-il, il n’est guère besoin de préambule entre vous et moi. J’ai reconnu votre bâtiment, il y a trois mois, quand le Prince-Noir et le Rapide attaquèrent les frégates françaises, et vous trouverez sans doute à propos d’expliquer comment vous vous trouviez là ?

— Rien de plus simple, Milord. Convaincu que vous n’aviez pas le droit de m’envoyer dans un port d’Angleterre, et sachant qu’une détention de quelque durée serait ma ruine, j’ai saisi la première occasion qui s’est offerte de reprendre possession de mon bâtiment.

— Voilà du moins de la franchise, Monsieur. Vous voulez me faire