taines questions qui doivent être soumises à des majorités, ce qu’on regarde comme le mode le plus sage, le plus naturel et le plus juste de les trancher. Un tel gouvemement bien dirigé, et en exacte conformité avec ses principes, serait peut-être le meilleur que pût supporter l’infirmité humaine ; mais quand on commet la faute énorme de supposer que le nombre en lui-même doit décider de tout, sans égard pour les lois fondamentales adoptées par l’État comme des barrières, on peut se demander si un système aussi vague, aussi capricieux, aussi égoïste, n’est pas exposé à devenir pour une société le plus mauvais système qui ait jamais reçu l’impulsion de la cupidité humaine. La tendance, non pas l’esprit des institutions, ces deux choses étant les antipodes l’une de l’autre, quoique les intelligences communes soient si disposées à les confondre, la tendance des institutions de ce pays, en flagrante opposition avec leur esprit, qui a pour objet de mettre obstacle aux innovations, est très-favorable à ce grand abus, et met le nombre au-dessus des principes, même lorsqu’on a adopté solennellement les principes dans le but formel de soumettre le nombre au contrôle de la loi fondamentale.
Cette influence du nombre, cette cruelle erreur sur la nature même de la liberté, en mettant les hommes et leurs passions au-dessus de ces grandes lois du droit qui viennent de Dieu même, prennent de plus en plus d’empire et nous menacent de résultats qui pourront réduire à néant les plans les plus sages adoptés par la dernière génération pour la sécurité de l’État et pour le bonheur de ce peuple, qui ne connaîtra jamais ni la sécurité ni la paix jusqu’à ce qu’il apprenne à se soumettre lui-même, sans une pensée de résistance, à ces grandes règles du droit qui forment l’esprit de ses institutions, et qui ne contrarient que trop, souvent ses passions.
Nous n’avons aucunement la prétention de connaître les dates en fait de découvertes dans les sciences et dans les arts, mais nous nous souvenons dans quel esprit de dévouement à un but d’une si grande utilité notre digne ami nous communiqua, pour la première fois, ses idées sur l’application de l’électricité aux voies télégraphiques.