Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 28, 1850.djvu/180

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commandement, laissant à son second celui du schooner. Stimson accompagna son capitaine. Roswell avait un excellent cœur ; il s’occupait de ses propres intérêts aussi bien que de ceux qui lui étaient confiés mais il eût volontiers travaille un mois pour arracher les hommes du Vineyard au danger qui les menaçait. Dès qu’il fut sorti des rochers, il vogua à pleines voiles avec toute la rapidité possible, et filant presque huit nœuds à l’heure.

Il fallut plus de trois heures au vaisseau baleinier de Roswell pour traverser la baie et atteindre le bord de cette vaste plaine de glace, arrêtée par les rochers de la première île du groupe. Dès qu’il eut trouvé une ouverture, Gardiner s’y élança, ordonnant à ses hommes de ramer avec toute la vigueur possible, quoiqu’ils fussent tous convaincus qu’ils s’exposaient au danger le plus imminent.

La chaloupe avait à labourer les glaces plutôt qu’elle ne flottait sur les eaux ; jusqu’à ce qu’elle entra dans une passe horriblement étroite, où elle avait à peine la place de se mouvoir. Roswell gagna enfin un point où les deux plaines de glace qui formaient ce détroit se trouvaient en contact presque immédiat. Roswell regarda devant et derrière lui, mit sa chaloupe en sûreté, et s’élança sur la glace en donnant son patron l’ordre de l’attendre. Le jeune capitaine poussa un cri dès qu’il se vit sur la glace. Le schooner du Vineyard se montrait à un demi-mille de lui, parfaitement reconnaissable et dans un danger évident. Il était entouré de glaces, et courait le plus grand risque d’être mis en pièces avant de pouvoir sortir du péril qui le menaçait.


CHAPITRE XVI.


D’un saut il fut à sa place et il vogua sur la mer bleue et profonde.
La Fée coupable.



Roswell était à peine sur la glace qu’un son effrayant frappa son oreille. Il vit sur-le-champ qu’une pression extérieure avait