voguait de conserve avec le brick dans un moment de calme, les deux capitaines ont eu une longue conversation, et celui du Vineyard nous avait préparés à apprendre la mort prochaine de notre parent. Nous pensions bien qu’aucune science humaine ne pouvait le sauver. Puisqu’il avait un médecin si habile et qui venait de si loin, je suppose que mon oncle doit avoir laissé quelque chose ?
C’était un appel bien direct, mais heureusement pour le diacre sa réponse était prête.
— Les marins que des vaisseaux ramènent de lointains parages et débarquent sur quelque point de nos rives, reprit-il en souriant, sont rarement surchargés de biens temporels. Quand un homme de cette profession a fait fortune, il aborde au quai de quelque grand port, et prend une voiture qui le conduit à une des premières tavernes.
— J’espère que mon parent, dit le neveu, n’a été un fardeau pour personne.
— Non, répondit le diacre. Il a vendu d’abord quelques objets qui lui appartenaient, et il a ainsi vécu. Comme la Providence l’avait conduit dans la demeure d’une pauvre veuve, j’ai cru que je serais agréable aux amis du défunt, et tout le monde a les siens, en m’occupant de régler avec elle. C’est ce que j’ai fait ce matin, et elle m’a donné reçu du tout, comme vous voyez, ajouta-t-il, en passant le papier à l’étranger. Pour avoir une sorte de garantie de mes avances, j’ai fait transporter chez moi la valise du défunt, et elle est maintenant en haut, prête à être examinée. Elle est légère, et je ne crois pas qu’elle contienne beaucoup d’or ou d’argent.
À vrai dire, le marin du Vineyard paraissait assez désappointé. Il, était si naturel qu’un homme qui avait été absent cinquante années rapportât les fruits de ses travaux, qu’il avait espéré quelque résultat de la peine qu’il s’était donnée en venant à Oyster-Pond. Mais ce n’était point là l’objet spécial de sa visite, comme on le verra plus tard.
Le neveu de Dagget, qui avait toujours en vue son but principal, continuait à faire des questions un peu indirectes, et à rece-