Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 28, 1850.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oui, oui, reprit-il au bout de quelques instants, le vent est resté le même toute la semaine ; mais je crois qu’il y aura bientôt du changement. Il y a dans l’air quelque chose qui sent le vent d’est.

— Eh bien, soit. En allant comme nous allons, nous pourrions passer devant Hatteras avec un vent de sud-est. Il y a là le long de la côte les vents du sud qui vous suivent pendant deux ou trois cents milles.

— Un vent du sud-est, s’il était violent, pourrait nous jeter au milieu des bancs de sable d’une manière qui ne me conviendrait pas beaucoup, Monsieur ; j’aime autant que possible à me tenir à l’est du courant dès que je quitte la terre.

— Très-vrai, capitaine Gar’ner ?

— Très-vrai, Monsieur. Il vaut mieux se tenir en dehors du courant lorsqu’on le peut.

— Eh bien, Monsieur, puisque nous faisons le même voyage, je suis heureux de vous avoir rencontré, et je ne vois pas pourquoi nous n’agirions pas en bons voisins, et pourquoi nous ne nous verrions pas quand nous n’aurons rien de mieux à faire. Votre schooner m’a tellement plu, que je me suis efforcé de le prendre, autant que possible, pour modèle du mien. Vous voyez qu’il est absolument peint de la même manière.

— J’ai fait cette observation, capitaine Dagget, et vous pourriez en dire autant des figures de nos proues.

— Oui, oui, lorsque j’étais à Oyster-Pond, on m’a dit le nom du sculpteur en bois qui avait fait votre lion, et je lui en ai commandé le frère jumeau. Si les deux vaisseaux se trouvaient dans un chantier, je doute qu’on pût en faire la différence.

— C’est vrai, Monsieur. N’avez-vous pas bord un homme qui s’appelle Watson ?

— Oui, oui, c’est mon second officier marinier. Je vous comprends, capitaine Gar’ner, vous avez raison, c’est le même qui était à votre bord ; mais j’avais besoin d’un second officier marinier, et il a mieux aime venir à mon bord avec un grade plus élevé.

Cette explication satisfit probablement tous ceux qui l’enten-