Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/126

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jour de bénédiction est encore éloigné ; mais quiconque a vécu un demi-siècle au milieu de notre civilisation actuelle, a fermé volontairement les yeux s’il n’a pas vu autour de lui s’accumuler par milliers les preuves que tout tend à l’accomplissement des décrets qui nous ont été annoncés il y a des siècles par les écrivains inspirés. Les moyens employés pour amener les grands événements prédits si longtemps d’avance sont si naturels que la cause qui les produit échappe à notre folle insouciance. Mais il n’y a point à se tromper sur les signes des temps. Que l’homme de cinquante ans, par exemple tourne les yeux vers l’Orient ; qu’il compare ce qu’est la Judée aujourd’hui, ce qu’elle promet d’être, avec ce qu’elle était dans sa jeunesse, et qu’il se demande comment ce changement a été produit. Ce que les Richard et les saint Louis du moyen âge n’ont pu effectuer avec toutes leurs armées, est à la veille de s’opérer comme la conséquence toute naturelle de causes si simples que la foule indifférente n’y fait pas même attention. La puissance ottomane, avec ses préjugés, se fond pour ainsi dire sous l’action brûlante de la vérité divine, qui se fraie insensiblement la route qui doit conduire à l’accomplissement de ses prédictions.

Au nombre des instruments destinés à révéler à la race humaine la toute-puissance et la bonté de la Providence, la science de l’astronomie nous paraît appelée à tenir un des premiers rangs. Plus nous pénétrons avant dans les secrets de la nature plus nous voyons comme tout se lie et s’enchaîne ; la notion de Dieu nous saisit, nous enveloppe de toutes parts, malgré nous, et nous sommes obligés de courber la tête devant l’évidence. Si, à l’époque dont nous parlons, cette science sublime n’avait pas encore atteint la hauteur où elle est arrivée depuis lors, déjà la théorie, sinon la pratique, lui avait fait faire de grands progrès. Sans doute elle n’avait pas encore pénétré dans les masses ; elle n’était pas accessible à toutes les intelligences ; mais Marc en avait reçu quelques principes ; il n’était pas sans avoir entendu parler des grandes découvertes d’Herschel et de