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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/134

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facile, mais il y parvint cependant à l’aide des marches grossières qui avaient été pratiquées dans l’intérieur. Ils l’aideraient à tondre l’herbe, pour laquelle il n’y avait plus rien à craindre. Les racines étaient à une trop grande profondeur pour pouvoir être atteintes, et plus la croûte première serait brisée, plus la végétation serait rapide et abondante.

Il va sans dire que Marc renonça en même temps à cultiver sur le Sommet des melons et d’autres légumes. Cependant, pour conserver et pour utiliser en même temps les couches de bonne terre qu’il était parvenu à obtenir à force de sueurs, il en entoura une partie d’une sorte de palissade formée de pieux enfoncés en terre de distance en distance, et autour desquels il attacha de vieux cordages, dont il y avait tant et plus à bord du bâtiment. Puis il y transplanta quelques-uns des figuiers, des orangers et autres arbustes qui, dans la plaine, n’avaient pas tout à fait assez d’air, ce qui nuisait à la pleine maturité des fruits. Cet arrangement lui suggéra l’idée d’établir aussi des barrières dans son potager d’en bas, ce qui le mettrait à l’abri d’inquiétude, et le dispenserait de toute surveillance, quand l’herbe aurait besoin d’y recevoir à son tour la visite de ses faucheurs de nouvelle espèce.

Cependant le temps était venu d’ensemencer de nouveau. Marc résolut cette fois de suivre une marche différente, et de ne pas mettre ses graines partout à la fois. Il commença par préparer une seule couche, y jeta sa semence ou y planta des boutures, puis il attendit quelques jours avant d’en commencer une seconde. L’expérience lui avait appris que, dans ce climat privilégié, la terre ne se repose jamais, et qu’à toutes les époques de l’année, elle prodigue également les trésors de son sein. Il fallait seulement avoir soin de choisir les légumes qui venaient mieux à telle ou telle époque. Avec cette précaution, on était sûr de faire une récolte dans chaque saison, et presque chaque jour de l’année.

Cette distribution de son temps donnait quelque loisir au jeune horticulteur, et alors il reprenait ses travaux de charpentier. De