point d’où il lui importait de surveiller les mouvements de Waally et de sa flotte.
- Beau chevalier, levez vos étendards,
- Jetez des fleurs, vous, jeune fille ;
- Que le canon ébranle les remparts ;
- Guerriers, montrez vos lances de Castille !
- Macaulay.
algré la rapidité avec laquelle Uncus avait conçu et exécuté
son projet, il s’était écoulé tant de temps depuis la première
apparition de la flotte, que les canots étaient sous les rochers
au moment où le gouverneur atteignait le bois qui en bordait
l’extrémité du côté du nord. Ce point était à un mille ou deux
sous le vent de l’Anse-Mignonne, et toutes les embarcations
dérivaient encore plus au sud, sous l’influence du courant.
Tant que cet état de choses continuerait, les cotons n’avaient
rien à craindre, puisqu’ils savaient que l’Anse était le seul lieu
de débarquement possible. L’ordre le plus strict avait été donné
à tous les cotons de se tenir cachés, ce qui était d’autant plus
facile que la plaine, qui s’élevait de mille pieds au-dessus de la
mer, était entourée d’arbres de tous côtés.
La flotte de Waally présentait un aspect imposant. Non-seulement ses canots étaient spacieux et remplis de guerriers, mais ils étaient ornés avec le luxe ordinaire des sauvages. Des plumes et des drapeaux, des symboles de guerre et de puissance flottaient sur presque toutes les proues, tandis que les Indiens étaient revêtus de leurs plus brillants accoutrements. Toutefois, il était évident qu’ils ne savaient trop que penser de la nature du lieu qu’ils s’apprêtaient à visiter. Ils voyaient, à n’en pouvoir douter, la fumée du volcan, et un mur de roc semblait leur barrer le passage. Il n’en était point du Pic de Vulcain comme de l’île Rancocus, où partout il y avait une plage