Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/325

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des Baleiniers, où s’étaient formés des ateliers de construction, de cordages, de serrurerie, etc. Il y avait sur ce point une cinquantaine d’habitations, dont un tiers environ étaient des fermes. Tout y dénotait l’activité, et il s’y faisait un commerce d’huiles considérable.

Le Rancocus était de retour de Hambourg, où il s’était défait de sa cargaison aux prix les plus avantageux, et il était dans la rade s’occupant déjà de faire un nouveau chargement de l’huile qui avait été préparée pendant son absence. Saunders était d’une activité qui tenait du prodige ; et mistress Saunders, qui était venue au-devant de lui, ne se lassait pas de montrer aux autres femmes de la Baie les charmants cadeaux que son mari lui avait rapportés.

Au Récif proprement dit, la petite ville, construite avec beaucoup de goût sur un plan uniforme, offrait un charmant aspect. Depuis que les opérations relatives au commerce de l’huile avaient été transportées à la Baie, l’ordre et la propreté avaient reparu dans ses rues et dans tes promenades publiques. À voir la fraîcheur des jardins, on n’aurait jamais pu croire qu’ils avaient pour couche première de la lave solide. Ils étaient alors en si grand nombre, que la ville semblait reposer sur un lit de verdure. Les rues étaient étroites, comme elles doivent l’être dans les climats chauds, pour donner de l’ombre et pour augmenter le courant d’air ; mais, par derrière, il y avait de l’espace pour aérer les bâtiments. Le nombre des habitations était alors de soixante-quatre, et, en comprenant les édifices publics, les magasins, boutiques, etc., de plus de cent. Toutes les maisons, sans exception, avaient des espèces de verandas, entourées de vigne-vierge et de plantes grimpantes, qui offraient des retraites délicieuses pendant les heures les plus chaudes de la journée.

La source la plus abondante avait été mise à contribution pour fournir de l’eau à toutes les maisons. On avait employé pour cela un procédé très-simple, en se servant de manches à vent, puis de conduits en bois qui traversaient les jardins.