Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/51

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qui avaient été faites du haut des barres de perroquet se trouvaient vérifiées en grande partie. Elle pouvait avoir un mille de long, mais sa largeur variait d’un demi-mille à moins d’un huitième de mille. Sur le bord, le roc ne se montrait que de quelques pieds au-dessus de la surface de l’eau, mais à l’extrémité orientale cette hauteur augmentait de plus du double. Il s’étendait de l’est à l’ouest. Ce qu’il avait de remarquable, c’est qu’au milieu de l’île il s’élevait de soixante à quatre-vingts pieds, et se terminait par une sorte de plateau circulaire qui occupait une grande partie de la portion la plus sauvage de l’île. Les oiseaux de mer n’y étaient pas en aussi grand nombre qu’ils se montrent d’ordinaire dans les parages inhabités ; mais on les voyait voler par milliers sur des rochers arides, qui n’étaient pas à une grande distance du récif principal.

Enfin le canot touchait à l’île. D’abord Marc fut étonné de trouver si peu de ressac même à la côte du vent ; mais cela tenait à la grande quantité d’écueils qui couvraient la mer à plusieurs milles de distance, et surtout à ce qu’un mur de rochers venait tomber en ligne droite sur ce bord, en ne laissant qu’un intervalle de deux encâblures, ce qui formait une jolie petite nappe d’eau parfaitement calme entre les rochers ; et H)e ces rocs étaient presque à fleur d’eau, et en sortaient même de deux ou trois pieds au jusant.

Il serait difficile de décrire les sensations qui assaillirent Marc au moment où il débarqua. Bob et lui, du plus loin que la vue pouvait s’étendre, n’avaient cessé de chercher avidement quelques traces de leurs compagnons ; mais rien n’indiquait ni sur l’île ni à l’entour qu’ils y eussent abordé. Le roc sur lequel ils marchaient était nu, et d’une formation particulière. En l’examinant de près, ils reconnurent que ce n’était pas un banc de corail, mais que son origine était purement volcanique. L’aridité, la nudité, en étaient les deux traits distinctifs, découverte qui était loin d’être agréable, et à laquelle ils étaient d’autant moins préparés que, de tous les côtés, les rochers qu’ils avaient vus sur la route étaient remplis d’herbes marines. La solitude