Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 3, 1839.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aussi M. Dillon était-il à bord de l’Alerte quelques minutes avant l’expiration du temps qu’il avait jugé nécessaire pour faire cette course.

Le vieux commandant du cutter écouta le récit de Dillon avec gravité et circonspection, examina l’horizon et la mer, réfléchit si ce qu’on lui proposait était d’accord avec ses instructions qu’il eut soin de relire en entier, montrant la lenteur et l’indécision d’un homme qui avait peu de motifs pour avoir beaucoup de confiance en lui-même, et qui avait été assez mal récompensé du peu qu’il avait véritablement fait.

Cependant, le temps paraissant favorable, le capitaine céda aux instances de Dillon, et se décida enfin à ordonner qu’on levât l’ancre.

Un équipage composé d’environ cinquante hommes participait un peu à la lenteur du commandant ; mais tandis que le bâtiment doublait la pointe derrière laquelle il était à l’ancre, ou mit les canons en état, et l’on fit tous les préparatifs ordinaires pour une action, si elle devenait nécessaire.

Dillon, bien malgré lui, fut obligé de rester à bord afin de montrer l’endroit où l’on devait surprendre les marins qui montaient la barque. Lorsque tout fut préparé, l’Alerte, se tenant à une distance suffisante du rivage pour éviter les brisants, s’avança à l’aide du vent favorable avec une rapidité qui promettait que le but de cette courte expédition serait rempli en très-peu de temps.


CHAPITRE XVII.


Pol. Cela ressemble beaucoup à une baleine.
Shakspeare.


Quoique l’objet de leur expédition fût d’un intérêt général, on croira facilement qu’il y avait quelque motif particulier dans l’empressement que Griffith et Barnstable montrèrent pour raccompagner le pilote.

Ce conducteur mystérieux n’avait encore passé que bien peu de temps avec ses nouveaux compagnons, et cependant il connais-