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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/199

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ainsi, mon sort serait à plaindre, d’après ce que j’entends dans mes petites excursions dans le voisinage.

— Vos excursions, miss Monson répéta Dunscomb étonné.

— Mes excursions, Monsieur ; j’en fais une pour jouir de l’air et de l’exercice, toutes les fois que la nuit est favorable, dans cette belle saison de l’année. Vous ne voudriez pas sûrement que je fusse claquemurée ici dans une prison, sans respirer un peu d’air frais.

— À la connaissance et avec le concours du shériff, ou de sa femme ?

— Peut-être pas tout à fait avec leur assentiment bien que je soupçonne que la bonne mistress Gott a vent de mes mouvements ! Il serait par trop dur de me refuser à moi-même l’air et l’exercice, qui sont très-nécessaires à ma santé, parce que je suis accusée de ces horribles crimes.

Dunscomb passa une main sur son front, et pour un moment l’étonnement l’absorba tout entier. Il avait à peine conscience s’il rêvait ou non.

— Et vous êtes sortie de ces murs, miss Monson ! s’écria-t-il à la fin.

— Vingt fois, au moins. Pourquoi y resterais-je enfermée, quand j’ai toujours en mon pouvoir les moyens de les quitter ?

En disant ceci, Marie Monson montra à son conseil un trousseau de clés, absolument identique à celui dont se servait habituellement mistress Gott, chaque fois qu’elle venait ouvrir la porte de cette galerie particulière. Un sourire de tranquillité prouva combien la prisonnière était loin de comprendre qu’il y eût quelque chose d’étonnant à tout cela.

— Savez-vous, miss Monson, qu’il y a félonie à aider à l’évasion d’un prisonnier ?

— C’est ce qu’on me dit, monsieur Dunscomb ; mais comme je ne me suis pas évadée, que je n’ai fait aucune tentative en ce sens, et que je suis revenue régulièrement et en temps opportun dans ma prison, personne ne peut souffrir de ce que j’ai fait. Telle est, du moins, l’opinion de M. Timms.

Dunscomb n’aima pas l’expression de physionomie qui accom-