Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/236

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instructions écrites. Sans cela, rien ne m’aurait amené à faire cette proposition.

— C’est très-bien, Monsieur. Une réponse ce soir, à dix heures, vous arrangerait-elle ?

— À merveille. Une réponse n’importe quand, pourvu que ce soit avant la session de la Cour demain matin, nous accommodera tout à fait. Le chiffre, toutefois, ne peut être diminué. Vu le court espace de temps, il peut être à propos de bien comprendre cela.

— Alors, monsieur Williams, je demande un peu de temps pour réfléchir et consulter. Nous pouvons nous revoir ce soir.

Williams donna son acquiescement, se leva, se munit d’un second cigare, et il était déjà à la porte, quand un geste expressif de Timms l’engagea à s’arrêter.

— Entendons-nous bien l’un l’autre, dit le dernier avec emphase. Est-ce une trêve, avec cessation complète d’hostilités, ou n’est-ce qu’une négociation qui doit se poursuivre au milieu de la bataille ?

— Je ne saisis pas le sens de vos paroles, Timms. La question est faite simplement pour retirer certaines forces, des forces alliées, qu’on pourrait appeler hors du champ de bataille, et vous laisser en venir aux mains avec le gros de l’ennemi. Ne parlons donc pas d’une trêve, puisqu’on ne peut pousser les choses plus loin jusqu’à l’ouverture de la séance.

— Cela pourrait aller très-bien à des gens qui n’ont pas pratiqué aussi longtemps que moi dans le comté de Dukes ; mais cela ne peut pas m’aller à moi. Il y a ici en ce moment une armée de journalistes, et je crains que les alliés dont vous parlez n’aient des corps entiers d’escarmoucheurs.

La contenance de Williams demeura si impassible, que Timms lui-même fut ébranlé ; tandis que Dunscomb, qui avait trop de noblesse pour croire à un acte de bassesse, fut outragé des soupçons de son associé.

— Allons, allons, monsieur Timms, s’écria-t-il, je vous prie d’en finir. M. Williams est venu nous faire une proposition qui mérite considération : examinons-la dans l’esprit qui l’a dictée.