l’attention ; mais quant à rire il ne s’en fit pas faute, et à cœur joie.
— Allons, Timms, vous m’avez posé votre question, et je vous laisse y répondre vous-même. Il est une chose néanmoins que je vous dirai en guise d’avis, et la voici : nous établirons demain contre elle des charges telles, qu’elles feraient pendre un gouverneur, comme je vous l’ai déjà dit.
— Je crois que jusqu’ici vous ne vous êtes rien épargné en ce sens. Pourquoi ne pas me laisser connaître les noms de vos témoins ?
— Vous en savez la raison. Nous voulons toute la somme pour nous-même, et nous n’avons pas la fantaisie de la répartir sur tout le comté de Dukes. Je vous jure sur l’honneur, Timms, et vous savez si j’en ai, je vous jure sur l’honneur que nous tenons de formidables témoignages en réserve.
— Dans lequel cas l’attorney du district produira les témoins à la barre, et nous ne gagnerons rien, après tout, à votre retraite.
— L’attorney du district m’a laissé toute la cause en grande, partie. J’ai préparé son dossier et je me suis ménagé les moyens de faire tourner la balance. Si je me retire, Marie Monson sera acquittée ; si je reste, elle sera pendue. Un pardon en sa faveur ne sera certainement pas accordé ; elle est trop haut placée parmi les privilégiés pour s’attendre à cela ; d’abord elle n’est pas anti-rentière.
— Je m’étonne que les voleurs ne complotent pas aussi bien que les autres, et ne contrôlent pas les votes.
— Ils le font ; ces anti-rentiers appartiennent à des bandes, et ont déjà leurs représentants dans les hautes places. Ce sont des « pirates de terre » tandis que votre cliente s’en va escamoter les vieux bas. La différence en principe n’est d’aucune importance, comme peut le voir tout homme un peu clairvoyant. Il se fait tard, Timms.
— Je ne puis croire que Marie Monson soit la sorte de personne que vous supposez ! Williams, je vous ai toujours considéré et traité comme un ami. Vous pouvez vous rappeler combien je vous ai soutenu dans le procès de Middlebury.