surprise sur sa physionomie, et on le vit mesurer de nouveau, avec évidemment plus de soin.
— Eh bien, Monsieur, quelle est la différence dans la grandeur de ces squelettes ? demanda Dunscomb.
— Elle est à peu près d’un pouce et demi, si ces marques sont justes, répondit-il avec lenteur, prudence et réflexion.
— Dites-vous encore que vous croyez que ces squelettes sont les restes de Pierre et de Dorothée Goodwin ?
— De qui le seraient-ils, sinon d’eux ? On les trouva à l’endroit où le vieux couple dormait d’ordinaire.
— Je vous demande de répondre à ma question. Je ne suis pas ici pour répondre aux vôtres. Dites-vous encore que vous croyez que ce soient les squelettes de Pierre et de Dorothée Goodwin ?
— Je suis fortement ébranlé par ce nouveau mesurage, bien que la chair, la peau et les muscles puissent avoir fait une différence considérable de leur vivant.
— Certainement, dit Williams avec un de ses sourires effrontés, sourires qui seuls avaient gagné plus d’une cause par leur impudence et leur sarcasme ; chacun sait combien un homme a plus de muscles qu’une femme. C’est ce qui cause une grande différence dans leurs forces relatives. Quelques muscles en plus ou en moins au talon expliqueraient toute l’affaire.
— Combien de personnes habitaient dans la maison des Goodwin à l’époque du feu ? demanda Dunscomb.
— Marie Monson y était, dit-on, et je l’y vis durant le feu ; mais je ne l’avais jamais vue auparavant.
— Savez-vous s’il y logeait quelque autre personne outre le vieux couple et la prisonnière ?
— Je vis une femme que je ne connaissais pas aller et venir dans la maison, une semaine ou deux avant le feu ; mais je ne lui parlai jamais. C’était une Allemande, me dit-on.
— Ne vous occupez pas de ce qu’on vous dit. monsieur Burton, fit observer le juge, attestez seulement ce que vous savez.
— Avez-vous vu cette femme au moment du feu, ou après ? demanda Dunscomb.