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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/372

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précédent jugement), touchant le sexe des personnes dont ces squelettes étaient les prétendus restes ?

— J’ai dit que je croyais, non pas que je savais, mais que je croyais que c’étaient les restes de Pierre et de Dorothée Goodwin.

— N’employâtes-vous pas des termes plus énergiques ?

— Je ne me le rappelle pas ; je puis l’avoir fait, mais je ne me le rappelle pas.

— N’avez-vous pas dit que vous ne doutiez pas que ce ne fussent les restes de Pierre et de Dorothée Goodwin ?

— Je puis avoir été jusque là. Maintenant que vous mentionnez les mots, je présume les avoir dits.

— Est-ce votre opinion maintenant ?

— Non, assurément. Je ne puis avoir cette opinion, après ce que j’ai vu.

— Connaissez-vous Pierre Goodwin, personnellement ?

— Très-bien. J’ai exercé plusieurs années dans ce voisinage.

— Quel est alors, selon vous, ce malheureux ici présent, que nous voyons en vie, quoique idiot ? Qui est-il réellement ?

— Pierre Goodwin, celui qu’on croyait assassiné. Nous sommes tous sujets aux méprises.

— Vous avez attesté dans votre premier interrogatoire qu’à votre avis, les deux personnes dont nous avons les restes ici devant nous, ont été étourdies, au moins, sinon complétement tuées par le coup qui, selon vous, fractura les deux crânes. Maintenant je vous demande si vous croyez la prisonnière, ici à la barre, douée de la force physique nécessaire pour frapper un tel coup ?

— Cela dépendrait de l’instrument dont on s’est servi. Un crâne humain peut assez facilement être entamé par un coup modéré donné avec un instrument pesant.

— Quelle espèce d’instrument, par exemple ?

Un sabre, une barre de fer, ou tout autre ustensile qui a du poids et de la force.

— Croyez-vous que ces fractures aient été faites par le même coup ?

— Oui, par un seul et même coup.