Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 6, 1839.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans les compliments du jour ; elle n’a pas plus tôt entendu un coup de fusil, qu’elle a couru à travers la neige, comme si elle avait été élevée dans un camp de soldats, et non dans une pension de jeunes filles. Je ne l’avais accompagnée que pour lui faire voir mes améliorations. Je crois, juge, qu’il serait bon de solliciter une loi pour interdire ces amusements dangereux. Je ne sais pas même si l’on ne trouverait pas dans les lois actuelles quelque disposition qui les défende.

— Comme shérif du comté, cousin Dick, dit Marmaduke en souriant, c’est à vous qu’il appartient d’examiner cette question, car je vois que ma fille a exécuté sa commission, et je présume qu’elle n’a pas été mal accueillie.

Richard jeta un coup d’œil sur le paquet qu’il tenait encore à la main, et le mouvement d’humeur qu’avait produit son désappointement s’évanouit sur-le-champ.

— Cousin ’Duke, dit-il au juge, venez un moment de ce côté, mon cher et bon cousin, j’ai deux mots à vous dire à part. Marmaduke le suivit à quelques pas. — D’abord je dois vous remercier d’avoir employé pour mon votre crédit auprès du conseil, car je sais que sans protection le mérite peut à peine percer. Mais nous sommes les enfants de deux sœurs, et vous n’aurez pas à vous repentir de ce que vous avez fait pour moi. Vous pouvez me regarder comme un de vos chevaux, je vous porterai ou vous traînerai, comme bon vous semblera : en un mot, je suis tout à vous. Mais je dois vous dire en passant, ajouta-t-il en montrant du doigt Edwards, que ce jeune compagnon de Bas-de-Cuir a besoin d’être surveillé. Il a un goût prononcé pour les dindons, et Dieu sait où cela pourrait le mener.

— Laissez-moi ce soin, Dick, répondit Marmaduke : c’est un goût qui se passera en le satisfaisant. Mais je voudrais dire un mot à ce jeune homme ; rapprochons-nous des tireurs.