M. Jones avait prévenu le maître d’école, à la grande satisfaction des enfants que gouvernait sa férule, qu’il y aurait congé toute la journée. Il fallut donc attendre la soirée pour voir à quoi aboutiraient tous ces préparatifs.
Après cette digression, nous allons reprendre le fil de notre histoire.
CHAPITRE IX.
a salle à manger dans laquelle les convives venaient d’entrer,
M. Le Quoi donnant la main à Élisabeth, communiquait au salon
par une porte placée sous l’urne que Richard prétendait contenir
les cendres de la reine de Carthage. Elle était spacieuse et de
proportions convenables ; mais tout y faisait reconnaître le même
goût qui régnait dans l’ameublement du salon, et les ornements
offraient la même imperfection dans leur exécution. On y remarquait
une douzaine de fauteuils peints en vert, et couverts de
coussins faits avec une pièce d’étoffe achetée chez M. Le Quoi, et
dont le surplus avait servi à faire un jupon à Remarquable, qui
le portait précisément ce soir-là. La table était couverte, de
manière qu’on ne pouvait voir de quel bois elle avait été faite,
mais elle était fort grande, et paraissait très massive ; une grande
glace, dans un cadre de bois doré, était suspendue à la muraille
en face de la cheminée, dans laquelle brûlait un grand feu, alimenté
par une douzaine de grosses bûches d’érable à sucre.
Ce fut le premier objet qui frappa les regards du juge, lorsqu’il entra dans la salle à manger ; et se tournant vers Richard avec un peu d’humeur : — Combien de fois, s’écria-t-il, ai-je défendu qu’on employât chez moi l’érable à sucre pour faire du feu, et