Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 7, 1839.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


PRÉFACE
DE LA PREMIÈRE ÉDITION.


La manière dont l’auteur de ce livre s’est procuré les principaux matériaux de sa composition est rapportée dans l’ouvrage même. Le lecteur intelligent concevra sans peine qu’il peut avoir mille raisons pour ne pas en dire davantage sur les sources secrètes où il a puisé. Il dira seulement, sous sa propre responsabilité, que les parties de la légende, pour lesquelles aucune autorité n’est citée, sont tout aussi vraies que celles qui ne sont pas dépourvues de cet avantage particulier, et que toutes méritent d’être crues également.

Il se trouve cependant que, dans les pages suivantes, l’auteur s’est quelquefois écarté de la stricte véracité historique, et il est peut-être à propos de donner quelques éclaircissements à ce sujet. Dans la confusion infinie de noms, de coutumes, d’opinions et de langage, qui existe parmi les peuplades de l’ouest, il a mis plus de soin à éviter de blesser l’oreille, ou de mettre à la torture l’intelligence du lecteur, qu’à s’attacher à la vérité littérale. Par exemple, il a appelé uniformément Grand-Esprit, le Wahcondah, quoiqu’il sache fort bien que les deux nations qu’il met en présence ne l’appellent pas de la même manière. De même, en d’autres occasions, il a cherché plutôt à mettre de la simplicité dans son récit, qu’à le rendre strictement correct, aux dépens de tout ordre et de toute clarté. Il suffisait pour le but qu’il se proposait que le portrait reproduisit les traits principaux de l’original. Pour ce qui regarde l’ombre, la pose et l’arrangement de la figure, il s’est donné un peu de liberté. Cette courte explication aurait même paru inutile à l’auteur, s’il ne savait qu’il existe une cer-