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PRÉFACE


DE LA NOUVELLE ÉDITION.




On a tant écrit depuis peu de temps sur le nord de l’Amérique, qu’il serait superflu d’avoir recours à une longue explication pour préparer le lecteur aux incidents et aux allusions de cette nouvelle. Les principaux aborigènes qui y figurent sont historiques, et, quoique les situations soient imaginaires, elles se rapprochent tellement de faits avérés qu’elles suffisent pour donner une idée exacte des opinions, des habitudes et des sentiments d’une classe d’êtres que nous nous plaisons à appeler sauvages. Metacom, ou le roi Philip, ainsi que le nommaient les Anglais, Uncas, Conanchet, Miantonimoh et Ounawon, sont tous des chefs indiens très-renommés, dont les noms se sont identifiés avec l’histoire de la Nouvelle-Angleterre. La désignation d’Uncas, en particulier, semble avoir appartenu à une race entière des Mohicans, car ce nom fut porté par une suite de Sagamores, et parmi leurs descendants on le trouve, à une époque récente, uni à des noms de baptême vulgaires, tels que John, Henry, Thomas, et étant ainsi adopté pour surnom d’une famille.

Metacom ou Philip, qui apparaît dans ces pages comme l’ennemi le plus impitoyable des blancs, succomba dans la guerre dont il avait été le plus ardent instigateur. Cette lutte fut la plus sérieuse que les Anglais eurent à soutenir avec les naturels possesseurs du pays, et il y eut un moment où ils craignirent de rencontrer de graves obstacles à leur système de colonisation. La défaite et la mort de Philip permit enfin aux blancs de se maintenir ; mais s’il eût réussi à réunir toutes les tribus hostiles, l’effort commun, secrètement soutenu, ainsi qu’il l’eût été sans doute, par les Français du Canada et les Hollandais de la Nou-