Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



PRÉFACE




Les lecteurs de cet ouvrage seront naturellement portés à demander pourquoi aucun livre de géographie, ni d’histoire ne fait mention des pays ni des événements dont il y est question. La réponse est bien simple, et de nature à satisfaire les esprits les plus exigeants. C’est que très-probablement les auteurs de ces livres n’ont jamais entendu dire qu’il existât des lieux tels que le Récif, l’Île de Rancocus, le Pic de Vulcain, le Cratère, et les autres îles dont il est tant parlé dans cette histoire.

Nous conviendrons franchement qu’en toute autre circonstance, ce serait une présomption très-forte contre l’existence de pays de ce nom, que le silence complet des géographes à cet égard. Mais qu’on veuille bien réfléchir qu’il y eut un temps, et ce temps ne remonte pas à plus de trois siècles et demi, où les géographies ne disaient pas un seul mot de tout le continent d’Amérique ; qu’il n’y a pas plus d’un siècle qu’elles ont commencé à décrire la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Hollande, Taïti, Oahu, et mille autres lieux qui sont cités aujourd’hui tous les jours, même dans les gazettes. Les traités les plus complets de géographie ne disent que bien peu de choses du Japon, par exemple ; encore est-ce une question s’il ne vaudrait pas mieux qu’ils n’en parlassent pas du tout que d’en donner de pareilles descriptions. En un mot, ceux qui connaissent le mieux le globe, sont loin de le connaître tout entier, et nous ne voyons pas pourquoi les esprits curieux de s’instruire ne chercheraient pas des renseignements dans nos colonnes aussi bien que dans ces volumes annoncés avec fracas par les trompettes littéraires qu’embouchent les présidents, vice-présidents et secrétaires des diverses sociétés savantes.

Il est une chose que nous soutiendrons, et cela à la face de tous ceux qui pourraient être tentés de déprécier nos travaux c’est qu’il n’y a pas dans ce volume un mot qui n’ait droit à une croyance entière. Nous méprisons l’imposture. Mais pour faire taire d’avance toutes les mau-