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Page:Coote - Mémoires de Miss Coote, 1911.djvu/21

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mes ordres, allez, mademoiselle, vous saurez maintenant ce que cela vous vaudra. Vous ne méritez aucune pitié. Passe encore pour la paresse, mais pour une conduite aussi indigne, jamais ! Je crois ma foi que, si vous aviez pu, vous auriez tué n’importe qui dans votre fureur. Mordez, égratignez, révoltez-vous, allons… mais mordez donc ? Et tout en me morigénant, le vieillard s’acharnait de plus en plus sur mes fesses, si bien que des gouttelettes de sang commencèrent à se montrer sur mes rotondités meurtries.

Chaque coup me faisait un mal affreux, et je me serais évanouie, si ses remontrances ne m’avaient soutenue comme un cordial, et, d’autre part, en même temps que la souffrance, j’éprouvai une chaleur des plus agréables et une sorte d’excitation impossible à définir, mais que vous avez sans doute, ma chère amie, éprouvée vous-même quand je vous ai tenue sous ma discipline.

Mais malgré toute ma résolution, je ne pus refréner plus longtemps mes soupirs et mes plaintes ; je crus bientôt que j’allais succomber sous cette torture, en dépit de l’exquise sensation qui s’y mêlait. Néanmoins, malgré mes « oh ! » mes « ah ! » mes cris perçants, je ne demandai pas grâce de nouveau ; des idées de vengeance me soutinrent, et je me représentai combien il me serait doux de les fouetter à mon tour jusqu’au sang, de leur lacérer