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LETTRE III

Ma chère Nelly,

Je vous ai dit, dans ma dernière lettre, comment je me tirai sans grand dommage de l’affaire des brugnons ; mais je n’avais reculé que pour mieux sauter, et le général s’était évidemment promis de m’accommoder de bonne façon à la première occasion favorable.

Chose bizarre, ma première punition, pourtant corsée, et la terrible fessée que j’avais vu administrer à Jemima ne m’avaient produit d’autre effet que de me rendre, si possible, plus audacieuse. J’aurais voulu me venger de Sir Eyre et de Mme Mansell, mais aucun de mes plans de vengeance ne me donnait satisfaction. Si j’avais pu arriver à mes fins, peu m’eût importé ce qui en serait résulté pour moi.

Jane ne pouvant me suggérer aucune idée, je résolus d’agir seule, tout en affectant d’y renoncer ; mais diverses mésaventures arrivèrent dès lors à tous les hôtes de la maison, y compris moi-même. Le général entra en fureur, lorsqu’un beau jour il trouva plusieurs de ses livres de flagellation abîmés ou déchirés, mais il ne put fixer ses soupçons sur personne, bien