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LETTRE VI

Ma chère Nelly,

Au cours de mon dernier voyage en Italie et en Allemagne, je me suis amusée à noter pour mes prochaines lettres, tous les incidents qui me revenaient à la mémoire, comme susceptibles de vous intéresser, et maintenant que me voici encore une fois de retour, je m’amuserai pendant les longues et tristes soirées, à vous écrire une autre série de lettres. Et je commence de suite.

Quand je quittai l’école, mes tuteurs me confièrent aux soins de Mlle Fosse, et nous fûmes bientôt installées dans une de mes maisons, située dans la banlieue ouest de Londres. Demeuraient avec nous deux, Jane, l’ancienne servante de mon grand-père, qui nous servait de femme de chambre, une cuisinière appelée Margaret et deux bonnes, Mary et Polly ; un jeune frère de Jane appelé Charlie, remplissait l’office de groom.

Mes tuteurs jugèrent que jusqu’à ma majorité, je pouvais me dispenser de cocher et de valet de pied, n’ayant qu’à louer, pour faire mes visites, mes emplettes ou aller au théâtre, une voiture chaque fois que j’en aurais besoin. On m’accorda mille livres par an, dont je déduisis libéralement deux cents livres pour