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Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/203

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— Pourtant ce qui vous fait, si jeunes,
Pareilles aux fleurs des prisons,
Ce ne sont ni les rudes jeûnes,
Ni les pénibles oraisons :

Ces graves filles, vos maîtresses,
Vous pouvez leur dire : « Ma sœur ! »
Sans amour tendre ni caresses,
Elles ont du moins la douceur ;

Une de ces vierges chrétiennes
Joint tous les jours, souvenez-vous,
Vos petites mains sous les siennes,
En vous tenant sur ses genoux ;

Et sa voix, bonne et familière,
Vous fait répéter chaque soir
Une belle et longue prière
Qui parle d’amour et d’espoir.