Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t2, 1892.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

VIII

 
Fragments du journal d’Olivier.

Hier, quand j’arrivai, vers sept heures du soir,
Mon hôte, tout joyeux, me fit d’abord asseoir
Dans un petit salon de bambous et de perses ;
Et là, nous devisions de matières diverses,
De sa maison, de ses récoltes, quand soudain,
Sur le seuil de la porte ouverte du jardin,
Sa fille entra, des fleurs plein son chapeau de paille,
Et, comme au bruit du vent un chevreuil qui tressaille,
Surprise, s’arrêta devant moi, l’inconnu.

Et son père lui dit pourquoi j’étais venu,
Comment je m’appelais, et que j’étais leur hôte,
Et que je l’avais vue alors qu’elle était haute
Comme cela, ― la main du bonhomme indiquait
La taille d’un enfant debout sur le parquet, ―
Et qu’on me garderait le plus longtemps possible.