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Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t2, 1892.djvu/145

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Fou que je suis !… Déjà je me laisse charmer.

Sa pureté me va jusqu’à l’âme ; elle y crée
Le désir virginal de la blancheur sacrée.
Elle offre ce contraste, en causant avec nous,
D’un rire très joyeux avec des yeux très doux ;
La bouche est d’un enfant, le regard est d’un ange.
Quand elle est au grand air, le moindre vent dérange
Ses cheveux blonds qui sont très fins et très soyeux ;
Elle en a contracté ce geste gracieux
De porter une main à son bandeau rebelle…

Et l’on ne peut pourtant pas dire qu’elle est belle.


5 juin.

Espiègle ! j’ai bien vu tout ce que vous faisiez
Ce matin, dans le champ planté de cerisiers
Où seule vous étiez, nu-tête, en robe blanche.
Caché par le taillis, j’observais. Une branche,
Lourde sous les fruits mûrs, vous barrait le chemin
Et se trouvait à la hauteur de votre main.
Or, vous avez cueilli des cerises vermeilles,
Coquette ! et les avez mises à vos oreilles,
Tandis qu’un vent léger dans vos boucles jouait.