Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t2, 1892.djvu/153

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Qu’elle est toute ma joie, et présente et future ;
Que les enchantements de la belle nature,
Les diamants de l’aube ou l’or d’un soir d’été,
Ne sont pour moi qu’un cadre où fleurit sa beauté ;
Que l’air qui vient toucher sa personne adorable
Est le seul aujourd’hui qui me soit respirable,
Et que même l’éclat magnifique des cieux
M’est bien égal, s’il n’est reflété par ses yeux !
Enfin, ― je ne vis plus que parce que j’espère
Cet instant, ― nous serons tous deux, loin de son père,
Une nuit, au jardin, et tu t’apercevras,
Olivier, que sa main a tremblé sur ton bras.
Comme un enfant qui tient captives des mésanges,
Tu lui prendras les mains. Le langage des anges
Pour lui parler d’amour te sera révélé.
Et, marchant lentement sous le ciel étoilé,
Les doigts unis, tes yeux fixés sur ses prunelles,
Vous vous direz tout bas des choses éternelles,
Et ton premier baiser effleurera son front
Sous les astres du ciel qui se réjouiront !