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Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t2, 1892.djvu/293

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II

Un matin, elle fut en sursaut réveillée.
Là-bas, au bout du parc, sous l’épaisse feuillée,
Des coups de feu pressés annonçaient l’ennemi.
La noble enfant rougit d’abord d’avoir frémi ;
Elle voulait, ainsi que Roger, être brave.
Comme s’il ne se fût rien passé de plus grave,
Calme, elle s’habilla, puis, ayant achevé
Sa prière du jour sans omettre un Ave,
Descendit au salon, le sourire à la bouche.

Ce n’était presque rien, une simple escarmouche.
Des soldats bavarois, venus en éclaireurs
Et brusquement surpris par quelques francs-tireurs,
S’enfuyaient. Tout, au loin, rentrait dans le silence.

« Il faudrait établir, dit-elle, une ambulance. »

En effet, on avait justement ramassé
Sur le lieu du combat un officier blessé,
Un Bavarois, le cou traversé d’une balle ;