Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t2, 1892.djvu/295

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La fièvre, le délire et tout ce qui s’ensuit !

— Mourra-t-il ? dit Irène, un frisson sur la lèvre.

— Qui sait ? Je vais tâcher de couper cette fièvre.
Cette formule-ci souvent a du succès.
Mais il faut que quelqu’un observe les accès,
Le veille jusqu’au jour et le soigne avec zèle.

— Je suis prête, docteur.

                                                     – Non pas, mademoiselle,
L’un de vos gens peut bien…

                                             – Non, docteur, car Roger
peut-être est prisonnier, malade, à l’étranger,
S’il lui fallait les soins que ce blessé demande,
Je voudrais qu’il les eût des mains d’une Allemande.

— Soit ! dit le vieux docteur en lui tendant la main.
Vous allez donc veiller ici jusqu’à demain.
Il suffit d’un accès de fièvre pour qu’il meure ;
Donnez la potion de quart d’heure en quart d’heure.
Au jour je reviendrai pour juger de l’effet. »

Puis il partit, laissant Irène à ce chevet.