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Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t3, 1888.djvu/120

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UNE AUMÔNE

Fumant à ma fenêtre, en été, chaque soir,
Je voyais cette femme, à l'angle d'un trottoir,
S'offrir à tous, ainsi qu'une chose à l'enchère.
Non loin de là s'ouvrait une porte cochère,
Où l'on entendait geindre, en s'abritant dessous,
Une fillette avec des bouquets de deux sous.
Et celle qui traînait la soie et l'infamie
Attendait que l'enfant se fût bien endormie,
Et lui faisait alors l'aumône seulement.
— Tu lui pardonneras, n'est-ce pas ? Dieu clément !