Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t3, 1888.djvu/203

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J*ai pu les courtiser à l’aise,
Un beau soir, loin de tous fâcheux ;
Mais le cœur se prend, quand on baise
Une main fine, un cou neigeux,
Sans refus par trop ombrageux.
Pourquoi leurs pudeurs endormies
M’ont-elles permis ces doux jeux ?
C’est le secret des deux amies.
Avec la brune aux yeux de braise
Ou la blonde aux bras paresseux,
Je voudrais bien cueillir la fraise
Ou sabler le Cliquot mousseux.
De tous les moyens, quels sont ceux
— Sans compter ces rimes gémies —
Qui me rendraient aussi chanceux ?
C’est le secret des deux amies.

                  ENVOI

Princesses, mon cœur langoureux
A fait beaucoup d’économies.
Qui de vous veut d’un amoureux ?
C’est le secret des deux amies.