Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t3, 1888.djvu/292

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Le feu brûle ; c’est en Décembre.
On s’est assis, las de langueur,
Écoutant palpiter son cœur
Dans le calme ému de la chambre.

On est là, tenant dans sa main
Cette lettre qu’elle a touchée
Pour y mettre une fleur séchée,
Avec ces deux mots : « À demain. »

La lampe, au reflet pur et tendre,
Le thé prêt sur le guéridon,
Et surtout — madame, pardon ! —
Le lit voilé, tout semble attendre.

L’espoir charmant, le doute affreux,
Tour à tour vous donnent la fièvre.
On a soif ; on se mord la lèvre.
— Oh ! qu’on souffre et qu’on est heureux !

Eh bien, de cette heure bénie,
Je voudrais, dans ces quelques vers,
Noter les mouvements divers
Ainsi qu’en une symphonie ;