Aller au contenu

Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t4, 1909.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et reçu par les chants des clercs en lourde chape,
Ils pensent dans leur cœur que l'àme qui s'échappe,
Pure, de ce bas monde et vole aux cieux ouverts,
Va recevoir le prix des maux qu’elle a soufferts.
Cette foi simple habite en ces voûtes sacrées ;
Elles en sont, depuis six siècles, pénétrées.
Dans cette vieille nef, tant de chrétiens pieux,
Et leurs pères, et les aïeux de leurs aïeux,
Perdus dans un passé dont plus rien ne surnage.
Ont tant prié, depuis le lointain moyen âge !
Ici, leur âme a pris tant de fois son essor !
Communion des Saints, je puise en ton trésor !
Je respire de la prière accumulée ;
Elle verse son baume en mon âme troublée.
Et mon cœur, qu’à grands coups irrités, je frappais,
Se calme et se remplit d’espérance et de paix,
Comme un golfe orageux soudain se tranquillise.

Oui, bons paroissiens de cette pauvre église.
Robustes gens de mer vêtus d’un tricot brun,
Qui, baissant votre front boucané par l'embrun,
Portez, aux Fête-Dieu, le dais à plumes blanches,
Honnêtes marguilliers en blouse des dimanches,
Sachant par cœur l’office et chantant les répons,
Mamans avec un mioche ou deux près des jupons,