Combien a ce fusil de balles dans sa crosse ?
Vingt seulement ? Cherchons une arme plus atroce.
On peut tuer plus vite et mieux.
Car, la prochaine fois, il faut qu’on s’extermine.
C’est fatal. Réduisons le peuple à la famine,
Dépensons le dernier écu.
L’un des deux combattants, la France ou leur Empire,
Doit y rester. Tant pis si le vainqueur expire
Sur le cadavre du vaincu !
Dieu ! tant de barbarie est-elle donc possible ?
Roi philosophe, on dit ton cœur juste et sensible ;
La sagesse est dans tes discours.
As-tu vraiment ravi leur suprême espérance
A tous ces pauvres gens fidèles à la France ?
Mourant, as-tu dit : « Pour toujours ?
Je te parle aujourd’hui comme ferait un prêtre.
Le Juge devant qui tu vas bientôt paraître
Se plaît-il aux jeux meurtriers ?
Songe à son imposant et terrible silence,
Quand tes fautes, pécheur, n’auront dans la balance,
Pour contrepoids, que tes lauriers.
Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t4, 1909.djvu/88
Cette page n’a pas encore été corrigée
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/ba/Copp%C3%A9e_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes%2C_Po%C3%A9sies%2C_t4%2C_1909.djvu/page88-1024px-Copp%C3%A9e_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes%2C_Po%C3%A9sies%2C_t4%2C_1909.djvu.jpg)