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LE COUCHER DU SOLEIL

Cette après-midi de fin d’octobre avait été magnifique, et le paisible flâneur l’avait employée tout entière à bouquiner. Il avait passé en revue les étalages, en commençant par le parapet du quai Saint-Michel, non dans l’espoir de découvrir l’Alde rarissime ou l’introuvable Elzévir, — il est loin le temps où l’on pouvait dénicher le Pâtissier françois dans la case à deux sous ! — mais pour jouir plus longuement de la belle promenade des bords de la Seine et pour charmer sa rêverie au dernier sourire de la belle saison. La bonne journée ! un ciel pur, un soleil tiède, et parfois la subite caresse d’un vent frais et léger. Vers la moitié de sa course, devant l’hôtel des Monnaies, le bouquineur avait trouvé et acquis, pour la modique