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III

Un soir de la fin de juillet, c’est-à-dire quelques jours après la déclaration de la guerre, Gabriel sortit seul vers la tombée de la nuit.

Il était de mauvaise humeur. Pendant le dîner, sa mère avait, à plusieurs reprises, exprimé des craintes sur son compte à propos de cette guerre, et il avait dû lui répéter avec insistance, pour la rassurer, qu’étant fils unique de veuve il ne courait aucun risque d’être pris pour le service.

Mais dans cette jeune âme, avide d’impressions nouvelles et à qui la satisfaction du devoir quotidiennement accompli ne suffisait pas, la révolte s’élevait sourdement.

C’était entendu, il ne pouvait être soldat comme les autres, il était trop utile à sa mère. Mais il pen-