Page:Coppée - Œuvres complètes, Prose, t1, 1892.djvu/309

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« Oui, disait l’Auvergnat avec colère, je suis sûr qu’on a ouvert ma malle et qu’on y a volé les trois louis que j’avais cachés dans une petite boîte ; et celui qui a fait le coup ne peut être qu’un des deux compagnons qui couchent ici, à moins que ce ne soit Maria, la servante. La chose vous regarde autant que moi, puisque vous êtes le maître de la maison, et c’est vous que je traînerai en justice, si vous ne me laissez pas tout de suite chambarder les valises des deux maçons. Mon pauvre magot ! il était encore hier à sa place, et je vais vous dire comment il est fait, pour que, si nous le retrouvons, on ne m’accuse pas encore d’avoir menti. Oh ! je les connais, mes trois belles pièces d’or, et je les vois comme je vous vois. Il y en a une plus usée que les autres, d’un or un peu vert, et c’est le portrait du grand Empereur ; l’autre, c’est celui d’un gros vieux qui a une queue et des épaulettes, et la troisième, où il y a dessus un Philippe en favoris, je l’ai marquée avec mes dents. C’est qu’on ne me triche pas, moi. Savez-vous qu’il ne m’en fallait plus que deux comme ça pour payer ma vigne ? Allons ! fouillez avec moi dans les nippes des camarades, ou je vais appeler la garde, fouchtra !

– Soit, répondit la voix du patron de l’hôtel, nous