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Page:Coppée - Œuvres complètes, Prose, t3, 1890.djvu/148

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d’exécution qu’à cause de mon grade de capitaine, égal à celui du « hauptmann » corrigé par moi ; on raconta — ce qui était vrai — qu’à peine sorti de prison, malade et tremblant la fièvre, j’étais allé rejoindre mon homme à Magdebourg, où était son régiment, que je lui avais demandé, devant tous ses camarades, en plein « bier-haus », une réparation par les armes, et de manière, je t’assure, à ce qu’il ne pût pas me la refuser, et qu’enfin je l’avais tué fort proprement d’un joli coup d’épée dans le poumon droit. Tout cela me rendait assez intéressant. On rechercha ma connaissance, et bientôt je fus en relations avec toute la petite colonie en villégiature à Saint-Germain.

« Un riche industriel, M. Daveluy, homme d’une soixantaine d’années, que tout le monde croyait veuf et qui habitait une villa voisine avec sa fille unique, Mlle Simonne, fut particulièrement gracieux pour moi. Il aimait beaucoup à recevoir, surtout à dîner, ayant une cave dont il était justement fier, et il accueillait ses hôtes avec la rondeur un peu commune, mais point choquante, du parvenu resté bon enfant. Il m’invita trois ou quatre fois, à de courts intervalles, et je me sentis tout de suite à l’aise, comme un vieil ami, dans ce