Page:Coppée - Œuvres complètes, Prose, t3, 1890.djvu/286

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convenez-en. En voilà un qui aura fait la fête, hein !...

— Et dit souvent : « J’en donne », à l’écarté.

— Et usé le tapis de l’escalier de Bignon.

— Il y a eu de l’albuminerie dans son affaire, n’est-ce pas ?

— Une vie brûlée, quoi !... Le jeu, les femmes, la bonne chère... L’équipage du diable... Est-ce qu’il n’était pas un peu ruiné ?

— Pas du tout. Il venait encore de réaliser une vieille tante de cinq à six cent mille francs. Il doit, au contraire, laisser à sa veuve et à son fils une très jolie fortune.

— Alors, la belle madame Bernard se remariera.

— Qui sait ? Peut-être pas, à cause du petit. Il paraît qu’elle adore son fils.

En somme, on regrettait peu ce mort de première classe, porté en terre avec tout le luxe dont sont capables les Pompes funèbres : messe chantée, fleurs de Nice, torchères à flamme verte autour du catafalque. Et le plus beau maître des cérémonies ! Oh ! un gaillard superbe, avec l’air de morgue et les favoris blancs d’un vieux pair d’Angleterre, un homme précieux que l’administration ne sortait