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Page:Coppée - Œuvres complètes, Prose, t3, 1890.djvu/372

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sur les anxiétés maternelles de Mme Bernard et sur les souffrances du jeune et intéressant malade.

C’est dans la loge de la mère Renouf que, tous les soirs, en sortant de l’atelier, Henriette vient chercher des nouvelles d’Armand.

La dernière fois qu’elle l’a vu, il était déjà très souffrant et il l’a laissée fort préoccupée, en promettant de lui écrire dès le lendemain. Mais un jour a passé, puis un autre, sans qu’elle ait vu arriver la lettre attendue. Cruellement inquiète, elle a pris alors à deux mains son courage et elle a franchi de nouveau, toute tremblante, le seuil de cette maison qui lui fait si grand’peur, de cette maison où sont l’homme qu’elle aime et la femme qui la hait.

Henriette n’est pas venue là depuis plus de six mois. Elle espère que personne ne la reconnaîtra.

Mais la mère Renouf a meilleure mémoire et dès qu’elle aperçoit l’ouvrière :

— Ah ! c’est vous, mam’zelle Henriette, lui dit-elle. Comme vous êtes devenue rare !... Vous venez sans doute savoir comment va le fils de madame Bernard ?... Ah ! pas bien du tout, le pauvre petit ! Il paraît que c’est la fièvre typhoïde, décidément.... Eh bien, eh bien, qu’est-ce que vous avez