Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/36

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SILVIA, à part.
                               Ah ! si c’est une infamie,
Je pourrai dire au moins que le sort s’en mêla.
Haut.
Vous le voulez ? Eh bien !...

ZANETTO.
                                       Eh bien ?

SILVIA, après un silence & avec un violent effort.
                                                                N’allez pas là.
Croyez-moi. N’allez pas, ami, chez cette infâme.
Ah ! vous ne savez pas ces choses-là. Votre âme
Est innocente au point d’ignorer le danger.
Mais moi qui ne peux rien, rien, pour vous protéger,
Hélas ! & qui vous dus refuser la première
Ce qu’on vous a toujours donné dans la chaumière,
Un asile, je puis vous sauver à présent.
Quoi ! vous l’enfant des bois, qui passez, amusant
Les échos & luttant dans votre libre course
Avec le passereau, le nuage & la source,
Vous qui n’avez au cœur rien d’artificiel,
Vous qui chantez ainsi que les oiseaux du ciel,
Vous franchiriez, la joue humide de rosée,
Le seuil de la maison funeste & mé