Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t4, 1899.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce chapelet est bénit, et protège des Korrigans, ainsi que l’explique le petit Janik. Lilèz n’ose toucher le chapelet qu’avec respect. Le bossu, qui assiste au marché, se moque alors de la crédulité du joueur de biniou ; mais celui-ci, conseillé par Janik, achète le chapelet et le serre avec soin dans sa veste.

Dernier coup de vêpres. M. le Bailli et Mme la Baillive, M. le Brigadier de la Maréchaussée et sa femme, suivis de leurs familles et des autorités du village, passent au fond et entrent à l’église où la foule les suit. Pendant cette scène, Yvonnette suit Lilèz d’un regard passionné ; car elle a la folie d’aimer le beau musicien. Lorsqu’ils sont restés seuls, Lilèz va pour boire au puits ; mais Yvonnette lui apporte un verre de cidre. Il la regarde avec bienveillance. — Que fais-tu là ? Pourquoi ne pas aller à la fête comme les autres ? — Elle lui montre ses pauvres vêtements, et Lilèz, se méprenant sur l’intention de la pauvre fille, tire de sa bourse un écu de six livres, le lui met dans sa main, et entre à son tour dans l’église. Yvonnette fond en larmes en regardant cet argent de l’aumône, et le bossu, qui a tout observé, vient la railler encore une fois ; mais elle le chasse avec