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tendre de nouveau, les glacent de terreur. Les ivrognes cherchent à s’étourdir ; mais les voix reprennent leur concert, et ils s’enfuient, laissant seuls le bossu et Janik.

Le bossu est sans crainte, car il possède le chapelet qui préserve des Korrigans. Aussi, accepte-t-il gaiement, quand Janik lui offre sa gourde et l’invite à boire encore. Mais le petit mendiant jette son vin à la dérobée, et le sonneur, bientôt complètement ivre, se laisse choir sur un rocher. Janik profite alors de son lourd sommeil pour lui dérober le chapelet, et sort avec un geste de victoire. — Le bossu ronfle bruyamment.


Scène TROISIÈME

Tout à coup, de derrière un rocher, surgit un petit nain, qui vient, en rampant, jusqu’à l’ivrogne endormi, lui saute sur le ventre et appelle ses compagnons. — Le bossu se réveille, entouré de la bande des Korrigans. Plein d’effroi, il cherche son chapelet ; il ne l’a plus. Alors, les nains malicieux s’emparent de lui, et, le taquinant de mille