Page:Coppée - Contes tout simples, 1920.djvu/19

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grédients accoutumés de cette cuisine littéraire.

Le début est saisissant, surtout, quand ce scélérat de duc de Vieux-Donjon, à la sortie de l’Opéra, descend dans l’égout collecteur, où il a rendez-vous avec un forçat libéré de sa connaissance, qui doit lui remettre des papiers susceptibles de perdre la belle marquise des Deux-Poivrières, laquelle, avant été changée ― en nourrice, n’est pas la fille d’un grand d’Espagne de première classe, comme tout le faubourg Saint-Germain en est convaincu, mais bien celle d’un ébéniste de la rue Popincourt, jadis condamné à mort par suite d’une erreur judiciaire et guillotiné, selon les rites, au lieu et place du forçat à qui le duc a donné ce rendez-vous inconfortable et souterrain.

Vous voyez, d’après ce simple exemple, que Jean Vignot connaissait parfaitement son métier.

Pourtant le pauvre homme ne réussissait guère, avait beaucoup de mal à