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velle formule littéraire m’était venue en entendant le Hareng Saur l’été, dans un souper aux Batignolles, vers quatre heures du matin.

Était-ce le milieu dans lequel je me trouvais, l’heure matinale, l’or de l’orient entrant par la fenêtre, et l’or du hareng saur, qui se confondaient dans mon esprit ? Je vis là l’aurore du monologue moderne, et jamais impression plus curieuse ne me fut donnée qu’en écoutant Cros dire, avec le sérieux d’un homme qui réciterait du Châteaubriand ou du Lamennais, son impayable Hareng Saur. Je ne me doutais pas, à cette époque, que ce petit poisson deviendrait aussi grand, qu’il serait goûté par les foules qui fréquentent les cafés-