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histoire.

Enfin, la guerre, fomentée par l’obscure intrigue du prince de Cellamare contre le régent, et plus encore par les conseils intéressés de l’Angleterre, éclata contre l’Espagne. On vit le jeune prince de Conti, qui plus tard négocia sourdement avec les protestants de France, envahir, à la tête de quarante mille Français, les états du petit-fils de Louis XIV ; position non moins bizarre que celle du maréchal de Berwick, qui marchait aussi contre les armées où s’était réfugié le prétendant Jacques III, comme lui du sang des Stuarts, et même son frère naturel. L’Espagne fut battue aux Pyrénées et sur l’Océan ; Albéroni tomba au milieu des malédictions du peuple, et Philippe V, délivré de ce cardinal belliqueux, fut contraint de signer la quadruple alliance et de renier la cause catholique du prétendant Jacques. 1720.
17 février
Bientôt la chute du système de Law, dont nous avons raconté l’abjuration, et l’effroyable confusion qui en fut la suite, vint absorber tous les soins de la cour, comme elle déchaîna la cupidité de tous les rangs. D’ailleurs, la réconciliation avec l’Espagne ne présageait rien de bon ; on pouvait craindre qu’elle n’exerçât une influence catholique sur la cour de France. Comme gage de la paix et de l’alliance des deux maisons, la petite infante d’Espagne, âgée de quatre ans, devait épouser Louis XV qui en avait douze. Mlle de Montpensier, fille du régent, future épouse du jeune prince des Asturies, fut échangée avec l’infante, dans l’île des Faisans, à la frontière d’Espagne et de France. L’infante, avant son départ, avait envoyé à Louis XV une ceinture de la Vierge, et ce pudique présent dut passer par les mains de l’abbé Dubois pour être remis au jeune monarque devant les dames des salons du régent ; une église de Versailles ouvrit son sanc-