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des églises du désert.

les menaces d’un puissant voisin. Aussi, les hommes zélés pour cette œuvre obtinrent du gouvernement de Berne, auquel alors la ville de Lausanne ressortissait, que l’établissement pour les églises de France serait ouvert, mais sans bruit, dans la capitale actuelle du canton de Vaud. Toutefois, d’après la volonté des bienfaiteurs, la direction du séminaire de Lausanne et ses dépenses étaient sous l’inspection d’un comité de membres ecclésiastiques ou enseignants, résidant à Genève. Ce dernier envoyait des députés pour assister aux examens et aux consécrations, ainsi que pour surveiller les études. La seule condition imposée par les fondateurs et bienfaiteurs au comité genevois, était de se diriger en toute liberté vers le principe du plus grand bien des églises de France. On conçoit facilement, selon les circonstances mêmes des églises et de l’établissement, chargé de former des pasteurs, que l’édit de 1724 condamnait à mort, qu’il ne pouvait être question d’aucune mesure de publicité.

Les jeunes étudiants de France, venus principalement du midi du royaume, étudiaient à Lausanne environ pendant l’espace de trois années. Au bout de ce temps, après des épreuves, ils étaient consacrés au saint ministère, en présence des membres des comités de Genève et de Lausanne. Ces ministres, pourvus dès lors d’un certificat de bonnes études et de consécration, étaient aptes à être élus par les consistoires de France, selon le vœu des fidèles. Quant au gouvernement français, il ignorait ou feignait d’ignorer ces sages mesures, si solennellement contraires aux édits.

Nous aurions désiré enregistrer ici les noms de tous les professeurs qui ont formé à Lausanne les